Battambang

Après le bel article de mon Chouchou sur Angkor, je reprend les rennes du blog, mon cher et tendre estimant avoir assez bossé pour les mois à venir, il a repris son rôle de photographe et cameraman en me laissant à nouveau le soin  de l'écriture !

Après avoir quitté Siem Reap nous avons pris la direction de Battambang.

Alors que notre guide nous annonçait une "élégante citée fluviale à l'architecture coloniale très bien conservée...", nous avons très vite déchanté et avons été déçu par la ville que nous avons trouvé sale et sans charme...
En plus pour compléter le tableau, nous avons atterri dans un hôtel certes pas cher (6$ pour 3 lits) mais on avait l'impression de dormir dans une chambre d'hôpital...

Le lendemain, on a vite inversé la vapeur, avons changé d'hôtel et pour 14 $ nous avions une grande chambre neuve, une piscine et un toit terrasse bien agréable pour manger.

On a continué sur notre bonne lancée pour aller voir un spectacle de cirque. Mais attention pas n'importe quel cirque :  Phare Ponleu Selpak, un centre artistique pour les enfants défavorisés.
Le spectacle présenté était très sympa, les enfants ont adoré voir ces jeunes acrobates plein d'entrain et notre petite participation à l'achat des tickets aura permis de contribuer modestement à cette association ! (pas de photos malheureusement pour illustrer tout ça, on avait oublié l'appareil...).

　
La deuxième activité qui aura sauvé notre séjour à Battambang aura été le Bamboo train.
Un moyen de transport de plus à ajouter à notre voyage !

Le TGV = Train à Grande Vibrations !!!

Un peu d'histoire :
Les premiers modèles de "bamboo train" apparurent au début des années 1970 : ils permettaient au personnel chargé d’entretenir les voix ferrées de se déplacer. Ils n’avaient pas de moteurs et leurs utilisateurs les propulsaient en utilisant de longues perches de bambou. Dans les années 1980, ils servirent à amener les soldats vietnamiens et leurs alliés vers le front.
C’est à ce moment que les villageois, pour pallier le mauvais état du réseau routier, commencèrent à assembler leurs premiers Norry grâce à des pièces récupérées sur des chars d'assauts abandonnés par les belligérants.

Aujourd’hui, les moteurs de bateaux ont supplanté les perches de bambou pour faire avancer les engins.
La propulsion est assurée par des moteurs de bateau antédiluvien, le système de freinage (au pied) est réduit à sa plus simple expression et le confort est très spartiate. Mais nous étions quand même en première classe, et oui c'est le luxe, nous avons eu droit à des coussins posés sur la plate forme de banboo !

Alors en route pour cette expérience, les enfants sont assis devant nous, les mains posées sur la balustrade en bois et notre "train" s'élance de plus en plus vite pour atteindre une vitesse d'environ 30 / 40 km/h !

 

 

 

C'est partit pour 30 minutes de cahots sur des rails voilés à travers les rizières ! C'est grisant, les vaches regardent passer le train à seulement quelques centimètres de leur tête sans broncher, des enfants sur le bas côté nous saluent, parfois des poules insouciantes traversent les rails et s'enfuient en caquetant à notre passage !

 

  

 

Particularité étonnante, les voies étant uniques, les Norrys doivent être suffisamment légers pour pouvoir être démontés en moins de deux minutes s’ils croisent un autre norry. L’usage veut alors que le moins chargé des deux cède la place.

 

La procédure est très rapide :

Les deux norrys s’arrêtent en face l’un de l’autre, leurs « chauffeurs » descendent et procèdent au déchargement du norry le moins chargé. Son chargement ou ses passagers sont mis en attente sur le bas côté. Son moteur est désaccouplé de l’essieu moteur. Sa plateforme est ensuite déposée sur le bas côté de la voie, puis ses essieux. L’autre véhicule avance de quelques mètres, puis les deux conducteurs procèdent au réassemblage du norry démonté et au réembarquement des passagers ou de la cargaison. Chaque véhicule continue ensuite sa route !!!

 

On a répété la procédure 3 fois ! Au bout de 30 minutes nous sommes arrivés dans un petit village aux routes en terres et sommes repartis dans l'autre sens un peu plus tard. Les enfants étaient aux anges de réembarquer dans leur train de bamboo, digne d'une attraction d'un DisneyLand Cambodgien !

Malheureusement, les jours des 'Norrys' semblent comptés depuis qu’un accord entre le gouvernement cambodgien et des sociétés privées a été signé, visant à remettre les 612 km du réseau ferré en service. On est donc content d'avoir pu en profiter avant leur disparition, c'était l'fun comme disent nos amis québécois ! ;-)

Voici une petite vidéo de notre aventure, embarquez à bord du Bamboo train en cliquant sur ce lien :

VIDEO BAMBOO TRAIN

Terminus tout le monde descend : on quitte le Cambodge direction l'île de Ko Chang en Thaïlande !